Les monnaies en France avant le franc

À partir du 6^e siècle, les rois francs n’ont pratiquement pas laissé frapper de pièces en argent ou en cuivre. L’essentiel du monnayage était donc en or. Il s’agissait d’imitations plus ou moins réussies et fidèles des pièces impériales romaines.

Le sous d’or romain, qui datait de Constantin (309) est resté l’unité pour exprimer les sommes dans les textes mais n’a guère été continué comme espèce.

Ce denier représente deux détenteurs du pouvoir : au droit, le buste couronné du roi Louis VII, figuré de face ; au revers, le buste mitré de l’évêque, également de face. Il peut s’agir de Gautier I^er (évêque de 1151 à 1155), ou Gautier II (1155-1174).

Ce dernier tournois porte à son avers une croix et à son revers un châtel sommé d’une croisette (celle de la légende), image caractéristique de ces monnaies.

Frappé par Louis IX après plusieurs siècles d’abandon de l’or, l’écu connut immédiatement un grand succès et devint l’une des principales monnaies françaises sous l’Ancien Régime. Sur cet exemplaire datant du règne même de Louis IX, le droit est orné d’un écu de France semé de fleurs de lys – qui donne son nom à la pièce – enserré dans un polylobe tréflé et entouré de la légende : LUDOVICS : DEI : GRACIA : FRANCOR REX (« Louis, par la grâce de Dieu, roi des Francs »). Sur l’avers est frappée une croix fleuronnée avec des quadrilobes en coeur, cantonnée de quatre fleurs de lys, avec en légende circulaire XPC VINCIT XPC REGNAT XPC IMPERAT (« Christ vainc, Christ règne, Christ ordonne »).

Au droit, ce double denier tournois porte une croix cantonnée d’un lis, tandis qu’on voit au dos un châtel tournois accosté de deux fleurs de lis.

Émis pour la première fois le 10 janvier 1296, le denier d’or à la masse de Philippe IV (roi de France de 1285 à 1314) porte sur son droit la légende + PHILIPPVS DEI GRA FRANCHORVM REX (« Philippe, par la grâce de Dieu, roi des Francs »). À l’intérieur, dans un polylobe, le roi est représenté assis de face sur un trône, couronné et tenant d’une main un sceptre fleurdelisé et de l’autre, un lis. À l’avers, la formule rituelle + XPC : VINCIT : XPC : REGNAT : XPC : IMPERAT (« Christ vainc, Christ règne, Christ ordonne ») accompagne une croix feuillue, cantonnée de quatre lis, siturée dans un quadrilobe.

L’agnel est l’une des pièces créées sous le règne de Philippe IV le Bel. La multiplication des espèces d’or et d’argent, voire de billon est la conséquence de ses ambitions politiques. La hausse du prix de l’argent comme matière première monétaire l’a forçé à des mutations. La création d’un double denier ne contenant plus d’argent fin en proportion du gros tournois constitue une dévaluation. L’émission de la série du « bourgeois », surcotée par rapport à sa valeur en argent fin, et de pièces d’or affaiblies (masse d’or, agnel d’or) marquent une nouvelle phase de recul (1310-1313). Lors de sa dernière année de règne, le prix de l’argent-métal décourage la frappe d’espèces d’argent autres que l’agnel.

Le florin fut frappé par la République de Florence à partir du 13^e siècle. Il devint rapidement l’une des principales monnaies d’Europe, et fut frappé au 15e siècle aussi bien en Bourgogne qu’en Hongrie et aux Pays-Bas. Sa fleur de lis florencée au droit témoigne de son origine.