Montesquieu en images

À la mort de son père en 1713, il reprend la gestion de ses vignobles et devient conseiller du Parlement de Bordeaux (1714), Président à mortier (1716) et membre de l’Académie de la ville : il devient un notable incontournable de la région. Parallèlement, il écrit sur des sujets très divers.

Le succès fulgurant des Lettres persanes, en 1721, lui ouvre les portes des salons parisiens et de l'Académie française. L'étonnement des deux persans découvrant Paris est le prétexte à une critique des mœurs et des institutions politiques et religieuses.

Après les Lettres persanes, Montesquieu se divertit en écrivant un poème en prose à caractère libertin – Le Temple de Gnide (1724) – pour plaire à la société galante de Mademoiselle de Clermont.

Sa fortune lui permet de se lancer dans un grand voyage, suivant la tradition aristocratique du « Grand Tour » qui voyait les nobles sillonner l’Europe. Cette expédition durera trois ans durant lesquels, il recueille des observations sur les constitutions des pays où il réside, sur les mœurs des habitants, rencontrant des personnalités intellectuelles, politiques et religieuses. Il accumule notes de lectures et de conversations.

À son retour en France (1731), il écrit les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734) et se consacre à la préparation de L'Esprit des lois (1748). Il lui faudra 20 ans pour dégager les lois politiques, économiques, sociales et religieuses qui régissent les différentes formes de gouvernements.

De L’Esprit des lois fut très mal accueilli, les attaques les plus virulentes venant de l’Eglise, qui ne pouvait accepter que l’action des hommes soit détachée de la volonté divine. Le livre fut mis à l’Index en 1751, et condamné par la Sorbonne en 1754.

Épuisé par la longue querelle De l'Esprit des lois, Montesquieu ralentit son activité littéraire. Estimant qu’il n’a rien de plus à ajouter, il refuse d'écrire les articles « Despotisme » et « Démocratie  » qu’on lui demande pour l’Encyclopédie. Son Essai sur le goût (1753) deviendra l'article  « Goût » (t. VII, 1757). Montesquieu meurt le 10 février 1755. De tous les gens de lettres, seul Diderot assiste à son enterrement.

Grand seigneur, soucieux de sa lignée et de l’agrandissement de ses terres, Montesquieu rompt cependant radicalement avec l’idéologie de son temps en évacuant Dieu, le hasard ou le rôle prédominant des grands hommes dans l’Histoire. Il défend systématiquement la liberté, la tolérance, l’universalisme. C’est un précurseur dont se réclameront les philosophes des Lumières.