Maupassant en images








Depuis sa Normandie natale jusqu’au canotage sur la Seine, en passant par ses voyages journalistiques en Algérie ou ailleurs, Guy de Maupassant a su puiser dans ses expérieces et ses rencontres pour décrire dans ses œuvres tous les milieux de la société.
L’apprentissage de Flaubert
Dès ses dix-sept ans, Maupassant fréquente Gustave Flaubert, ami d’enfance de son oncle, qui devient son mentor. De 1873 à sa mort en 1880, l’ermite de Croisset forme le jeune homme et lui prodigue ses conseils. Il fait de Maupassant un prosateur exceptionnel, lui apprenant à regarder les êtres et les choses avec acuité et lui transmettant son exigence stylistique. Flaubert est aussi une sorte d’agent littéraire, aidant le jeune écrivain à placer ses œuvres.
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Les Soirées de Médan
Le 16 avril 1877, a lieu le dîner chez Trapp, acte fondateur du naturalisme : Maupassant, Alexis, Céard, Hennique, Huysmans et Mirbeau célèbrent leurs maîtres, Flaubert, Edmond de Goncourt et Zola. Trois ans plus tard, Maupassant participe au recueil collectif des Soirées de Médan, consacré à l’évocation tragi-comique de la guerre de 1870. Sa nouvelle Boule de suif est aussitôt saluée par Flaubert comme « un chef-d’œuvre ». Ce succès transforme notre apprenti auteur qui s’ennuie au ministère en un brillant écrivain. Il quitte son emploi de bureaucrate pour entrer au Gaulois et vivre de sa plume.
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L’art de la nouvelle
En une dizaine d’années, de la publication de Boule de suif (1880) à celle de Les Tombales (1891), Maupassant écrit plus de trois cents contes et nouvelles qu’il place dans la presse et rassemble parfois en recueil. Maître incontesté de la nouvelle, il a décrit tous les milieux de la société de son époque en utilisant divers registres. Composées le plus souvent d’une conversation avec un récit enchâssé dans un récit cadre et d’une chute, ses nouvelles prennent aussi quelquefois la forme d’une lettre – Lettre trouvée sur un noyé – ou d’un journal intime – Le Horla.
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Maupassant journaliste
Dès 1876, Guy de Maupassant écrit des articles dans la presse, mais ce n’est qu’à partir de 1880 qu’il devient journaliste appointé au Gaulois, puis au Gil Blas et au Figaro. Il livre souvent deux articles et deux contes par jour dans des journaux différents, dont certains sous le pseudonyme de Maufrigneuse. Grand reporteur et chroniqueur lucide et acide, il donne son opinion sans fard sur les grands problèmes de société et les institutions de son époque : le divorce, la guerre, le colonialisme, la souffrance animale, l’Académie française, etc.
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Le fantastique
De La Main d’écorché (1886) à Qui sait ? (1890), Maupassant n’a cessé d’écrire des contes fantastiques. Selon lui, le fantastique moderne consiste à « rode[r] autour du surnaturel plutôt que d’y pénétrer ». Son fantastique, influencé par Hoffmann, Poe, mais aussi Tourgueniev, consiste à plonger le lecteur dans le doute et à lui faire ressentir la peur éprouvée par le personnage. Ce sentiment étrange et puissant – « La Peur » étant d’ailleurs le titre de plusieurs de ses contes – est amené par des procédés stylistiques subtils et permet une fine analyse de l’âme du héros.
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Maupassant romancier
Partagé entre le réalisme de Gustave Flaubert et le naturalisme d’Émile Zola, Maupassant a écrit six romans : Une vie (1883), Bel-Ami (1885), Mont-Oriol (1887), Pierre et Jean (1888), Fort comme la mort (1889), et Notre Cœur (1890), ainsi que deux inachevés, L’Angélus et L’Âme étrangère. Situées en Normandie ou à Paris, ses œuvres décrivent avec précision les milieux sociaux et les transformations dues au progrès à la fin du XIXe siècle. Dans un style limpide et efficace, Maupassant porte un regard désenchanté et pessimiste sur ses contemporains.
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Le canoteur
Maupassant aime canoter le long de la Seine. Il a ses habitudes à Argenteuil et à Bezons, autant qu’à Chatou, Bougival ou Marly. Le canotage est un loisir populaire qui mêle employés et petits fonctionnaires, mais aussi la bohème artistique et les femmes aux mœurs légères. Dans La Femme de Paul (1881) et Yvette (1884), Maupassant évoque une des guinguettes les plus populaires de l’époque, La Grenouillère (à Croissy), peinte par Renoir et Monet.
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Postérité
De nombreux nouvellistes anglo-saxons se réclament de l’influence de Maupassant, notamment les conteurs américains Kate Chopin et Lovecraft. Avec Victor Hugo, Maupassant est sans nul doute l’auteur le plus adapté dans différents médias (théâtre, musique, cinéma, radio, télévision, danse, BD). Du Boule de suif (1945) de Christian-Jaque à Une vie (2016) de Stéphane Brizé, en passant par les téléfilms des séries L’Ami Maupassant de Claude Santelli et les récents épisodes d’Au siècle de Maupassant, dirigés par Gérard Jourd’hui, Maupassant est une valeur sûre des petits et grands écrans.
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