Flaubert en images









L’Orient, l’Histoire, la vie quotidienne, la bêtise humaine… Flaubert puise son inspiration tout autour de lui et convie ses lecteurs à une expérience littéraire chaque fois inédite, mais toujours longuement élaborée. En quête d'un style idéal, l’écrivain s’isole dans sa propriété de Croisset pour écrire, quand il ne profite pas de la vie mondaine que lui offre Paris.
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Un jeune homme rebelle et rêveur
Écrivain précoce, le jeune Flaubert ne se sent aucune autre vocation que la littérature : « si jamais je prends une part active au monde, ce sera comme penseur et comme démoralisateur. Je ne ferais que dire la vérité, mais elle sera horrible cruelle et nue » (Lettre, 1839). Au lieu d’étudier le droit, il mène à Paris une vie de bohème. Plusieurs crises nerveuses l’obligent à dire « adieu à la vie pratique » et à se consacrer exclusivement à la littérature.
Bibliothèque nationale de France
Révélation de l’Orient
« Mes idées de grand voyage m’ont repris plus que jamais. C’est l’Orient toujours. J’étais né pour y vivre », écrit Flaubert dans son carnet personnel daté des années 1840-1841. À l’automne 1849, Flaubert et Maxime Du Camp s’embarquent pour l’Orient. Ils remontent le Nil, visitent Bethléem, Damas et Jérusalem. Du Camp fait des daguerréotypes, Flaubert prend des notes. Pour écrire Salammbô, dont l’histoire débute à « Mégara, faubourg de Carthage », il retournera visiter la Tunisie et l’Algérie.
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L’ermite de Croisset
De retour d’Orient, Flaubert se retire dans la propriété familiale de Croisset pour se consacrer entièrement à l’écriture. Il devient célèbre avec la publication en 1857 de Madame Bovary. L’histoire de cette jeune mariée adultère et rêveuse fait scandale : un procès pour immoralité est intenté contre l’auteur. Il sera acquitté. Sa colossale correspondance témoigne de la genèse de ses œuvres. Elle dévoile aussi, avec un vocabulaire cru, l’intimité de l’auteur.
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Le travail de l’écriture
C’est avec Madame Bovary que Flaubert a mis au point sa méthode de travail. Le processus d’écriture débute par une longue phase préparatoire : l’auteur se documente sur le sujet, note un plan, puis développe des scénarios. Commence alors une lutte obstinée avec la langue dont témoignent ses manuscrits, fruits d’incessantes réécritures jusqu’à trouver l’expression la plus juste. Dans son « gueuloir », il énonce chacune des phrases à haute voix, et, à chaque dissonance, reprend la plume. Sa correspondance atteste de moments d’exaltation, où Flaubert fait corps avec ses personnages.
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© Bibliothèque municipale de Rouen
La quintessence du style
En 1874, Flaubert publie La Tentation de saint Antoine, poème en prose qu'il a maintes fois abandonné et repris durant trente ans. Il s'attelle ensuite à la rédaction de trois contes, dont l’unité réside dans leur concision et leur apparente limpidité qui masquent le long travail préparatoire et les multiples jeux de références. Les Trois Contes reprennent les thèmes de prédilection de Flaubert : les mœurs de province dans Un cœur simple, l’érotisme et la cruauté dans Hérodias et La Légende de saint Julien l'Hospitalier. Il s’agit de la dernière œuvre achevée et publiée du vivant de Flaubert, en 1877.
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La réalité comme « tremplin »
Bien que considéré comme le maître du roman réaliste, Gustave Flaubert s’en est vivement défendu. De même, s’il fait de l’écriture un absolu, il a refusé d’être associé au mouvement de l’art pour l’art. L'Éducation sentimentale, qui raconte la vie ratée de Frédéric Moreau, cristallise ces tensions. À travers une vision amère de la révolution de 1848 et de ses propres amours perdues, Flaubert peint la grisaille morale de toute une génération. Davantage que l’action, c’est la perception du réel par les personnages qui compte, le narrateur s’effaçant au nom du principe de l’impersonnalité.
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La vie parisienne
Attaché viscéralement à Croisset, où vit sa mère, Flaubert ne séjourne jamais longtemps à Paris. Dans les salons de la capitale, il rencontre la poétesse Louise Colet, qui sera son amante pendant plus de dix ans. Sous le Second Empire, il se rend aussi bien aux soirées du Louvre, réservées aux hommes, qu’aux réceptions de la princesse Mathilde, cousine de Napoléon III. Flaubert était lié intimement aux frères Goncourt, à George Sand et au jeune Maupassant.
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La bêtise
Dans ses romans, Flaubert emploie l’ironie d’une manière subtile, ridiculisant les discours de ses contemporains, et plus particulièrement ceux de la petite bourgeoisie. Il porte l’ironie à son comble dans Bouvard et Pécuchet, « l’histoire de deux bonshommes qui copient une espèce d’encyclopédie critique en farce », et le Dictionnaire des idées reçues, « grand réservoir de la parole creuse » (Jacques Dubois).
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Les héritiers de Flaubert
Maître vénéré par Zola, Daudet ou les frères Goncourt, Flaubert fait du jeune Maupassant son fils spirituel. Si Proust raille le « grand Trottoir roulant que sont les pages de Flaubert, au défilement continu, monotone, morne, indéfini », il loue aussi sa « beauté grammaticale ». Ce sont les auteurs du Nouveau Roman, Nathalie Sarraute, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, qui font de Flaubert un auteur moderne, « le premier en date des non-figuratifs du roman moderne » (Jean Rousset).
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