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BnF Essentiels
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Victor Hugo : L’homme d'un siècle

Poète, dramaturge, romancier, Victor Hugo devient autour de ses trente ans le chef de file des romantiques. Il se plonge ensuite dans l’action politique, incarne les valeurs de la République bafouées par le Second Empire, ce qui lui vaut près de vingt ans d’exil. Défenseur infatigable des droits de l’homme, de la femme et de l’enfant, il meurt en 1885 avec tous les honneurs. Il est inhumé au Panthéon.
 

Victor Hugo en 1832
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Le salon de Victor Hugo
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La bataille d’Hernani

Le 25 février 1830, la foule se presse à la Comédie-Française pour assister à la première d'Hernani. Au nom de la liberté du créateur, Victor Hugo transgresse les règles du théâtre classique, mêle le sublime et le grotesque, fait entrer la prose dans le vers. Ses partisans et ses ennemis se battent dans la salle. La lutte, fondatrice pour le drame romantique, durera plusieurs mois.

Hernani
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La première d’Hernani
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Hernani, drame de Victor Hugo
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Le prophète

Témoin de son siècle, l’écrivain est investi d’une mission supérieure, celle de conduire les hommes : « Les pieds ici, les yeux ailleurs. » Dans ses grands recueils de poèmes (Châtiments, Les Contemplations, La Légende des siècles), comme dans ses romans les plus célèbres (Notre Dame de Paris, Les Misérables, Quatrevingt-Treize) et plus généralement dans toute son œuvre, Victor Hugo a pour ambition suprême d’être utile.

Nouvelle acquisiton française 13378
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Il est l'homme des utopies ;
Les pieds ici, les yeux ailleurs.
C'est lui qui sur toutes les têtes,
En tout temps, pareil aux prophètes,
Dans sa main, où tout peut tenir,
Doit, qu'on l'insulte ou qu'on le loue,
Comme une torche qu'il secoue,
Faire flamboyer l'avenir !"

Fonction du poëte

Le travail de l’écrivain

Les manuscrits conservés de Victor Hugo sont essentiellement de deux types : soit de modestes fragments peu lisibles qu’il appelait ses copeaux et qu’il détruisait le plus souvent, soit de grandes pages spectaculaires qui sont des mises au net.

Leur partie droite est comme calligraphiée, tandis que la gauche reçoit les corrections, les ajouts, et même quelquefois de petits dessins.

Poème « Dolor »
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L’homme qui rit
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Le plasticien

Les cahiers d’écolier de Victor Hugo révèlent déjà son penchant à laisser courir la plume selon les caprices du hasard ou de l’inconscient, ainsi que son goût pour la caricature.

Les voyages de l’âge adulte lui inspirent des vues de monuments, de paysages et de châteaux gothiques, les fameux « burgs » aujourd’hui associés à son nom.

Taches
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Le spectre de la ruine debout dans cette ombre. Les chats-huants crient : hou ! hou ! hou !
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Le plasticien

L’exil approfondit cette recherche graphique ininterrompue, très en avance sur son temps.

Le Rocher de l’Ermitage dans un paysage imaginaire
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Silhouette de château illuminé par un orage
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Vieux Guernesey
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J'aime l'araignée et j'aime l'ortie,
Parce qu'on les hait ;
[...]
Parce qu'elles sont prises dans leur œuvre ;
Ô sort ! fatals nœuds !
 

Les Contemplations

Le Voyageur

Les voyages en France ou dans les pays voisins sont pour Victor Hugo l’occasion d’un renouvellement de son inspiration graphique et littéraire.

Ses carnets en portent le témoignage : notes hâtives, amorces de vers, croquis sur le vif…

Mais Le Rhin est le seul récit de voyage, en partie fictif, publié de son vivant (1842). Alpes et Pyrénées puis France et Belgique paraîtront au début des années 1890.

Lettre de Victor Hugo à sa femme
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L’homme engagé

Élevé par une mère royaliste, Victor Hugo adopte progressivement l’idéal républicain. Il prend très tôt position contre la censure, contre la peine de mort, s’intéresse aux questions sociales, milite pour la paix et toutes les libertés.
Exilé par Louis Napoléon Bonaparte, il embrasse depuis l’exil la cause des opprimés du monde entier, qui s’adressent à lui. À son retour en France, il prône la réconciliation nationale et protège la Troisième République.

Napoléon le Petit
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L’homme océan

Pendant l’exil, Victor Hugo se retrouve face à lui-même, et à l’océan. À Jersey comme à Guernesey, il écrit devant la mer, et son œuvre s’en ressent.

Qu’elle en parle directement (Les Travailleurs de la mer, Océan…), ou indirectement (Les Misérables, La Légende des siècles, L’homme qui rit…), elle est immense comme elle, et paraît sans fin.

Dans William Shakespeare, Hugo décrit les génies comme des « hommes océans ».

Gros temps, la Durande
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Il y a des hommes océans en effet.
[... ]cet insondable, tout cela peut être dans un esprit, et alors cet esprit s'appelle génie, et vous avez Eschyle, vous avez Isaïe, vous avez Juvénal, vous avez Dante, vous avez Michel-Ange, vous avez Shakespeare, et c'est la même chose de regarder ces âmes ou de regarder l'océan.

William Shakespeare, II
 

Un écrivain national et européen

Le 1er juin 1885, jour de ses funérailles nationales, Victor Hugo est accompagné au Panthéon par plus d’un million de personnes. Souvent pris à partie de son vivant, et encore tout au long du 19e siècle, il apparaît régulièrement au 21e siècle comme l’écrivain préféré des Français.

Partisan des « États-Unis d’Europe », adapté et traduit dans toutes les langues du monde grâce aux Misérables, il est partout chez lui, il appartient à tous.

Centenaire de la naissance de Victor Hugo
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Notre civilisation, œuvre de vingt siècles, en est à la fois le monstre et le prodige ; elle vaut la peine d’être sauvée. Elle le sera. La soulager, c’est déjà beaucoup ; l’éclairer, c’est encore quelque chose. Tous les travaux de la philosophie sociale moderne doivent converger vers ce but. Le penseur aujourd’hui a un grand devoir, ausculter la civilisation.

Les Misérables