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Extrait

666 : l'empereur Néron ? Une hypothèse fragile...

P. Prigent, L’Apocalypse de saint Jean, 2000.
Au 19e siècle, l’intérêt pour l’énigme du chiffre 666 est renouvelé par l’étude scientifique du texte biblique, qui tend à s’intéresser davantage au contexte d’écriture. Quatre chercheurs proposent dans les années 1830 des hypothèses pointant en direction de l’empereur Néron. En effet, en transcrivant la formule Néron César en lettres hébraïques (נרון קסר), on trouve : ‎נ‎ = 50 + ‎ר‎ = 200 + ‎ו‎ = 6 + ‎ן‎ = 50 + ‎ק‎ = 100 + ‎ס‎ = 60 + ‎ר‎ = 200, total = 666. Cette hypothèse s'est rapidement diffusée, mais bien que souvent évoquée de nos jours encore, elle demeure fragile et est loin de faire consensus.
 

Mentionnons en premier lieu [l’hypothèse] la plus répandue : Qesar Neron, c’est-à-dire Néron empereur. Cette identification a le mérite d’expliquer du même coup une variante attestée par quelques manuscrits et par Irénée et selon laquelle le nombre serait 616. Si l’on dit, à la romaine, Nero en place de Néron (prononciation grecque), la valeur numérique du nom diminue de 50 et Qesar Nero = 616…

L’explication ne manque ni de séduction ni de vraisemblance […] Il faut simplement avoir la sagesse de reconnaître que c’est une hypothèse possible, mais seulement une hypothèse.

Pierre Prigent, L’Apocalypse de saint Jean, Genève, Labor et Fides, 2000, p. 329.
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