Le protestantisme et la France en questions

Louis XIV révoque l’Édit de Nantes
Le 18 octobre 1685, Louis XIV révoque l’édit de Nantes qui depuis 1598 assurait aux Protestants une liberté de conscience et de culte dans le Royaume. Le culte protestant est interdit, les temples détruits. Cette décision est l’aboutissement d’un processus engagé dès le début du règne : par attachement au catholicisme et souci d’unité du royaume, le pouvoir royal a peu à peu rogné les différents avantages accordés aux Protestants et engagé bientôt une politique de conversions forcées et de répression (à partir de 1681, « dragonnades » c’est-à-dire brimades infligées aux protestants par les soldats du roi). Largement applaudie par le peuple et la cour, cette décision provoque l’exil de 100 à 200 000 protestants français, souvent notables, officiers, artisans, marchands, gens éduqués, dont l’absence affaiblira le Royaume au cours des décennies suivantes et qui viendront renforcer les puissances rivales : Angleterre, Provinces-Unies, Prusse notamment.
© Bibliothèque nationale de France
La Réforme protestante n’est ni le seul, ni le premier mouvement de renouvellement dans l’Église chrétienne. Mais elle bouleverse la France du xvie siècle et occasionne massacres, persécutions et guerres. Indépendamment des questions proprement théologiques soulevées par son message (en résumé, tout chrétien vit de la seule grâce de Dieu, dans la foi fondée sur la seule Écriture), elle est considérée comme une menace politique et religieuse par le roi et les dignitaires catholiques. Les écrits de Luther (1520) et de Calvin (1533) seront rapidement répandus grâce à l’imprimerie, la circulation des professeurs et des étudiants des universités et celle des commerçants. En quelques années leur nombre dépasse 2 millions de personnes dans le royaume.
Après une histoire tourmentée et sanglante, marquée entre autres par la réconciliation prônée par Henri IV puis la révocation de l’Édit de Nantes sous Louis XIV, le dernier pasteur pendu à cause de son ministère le sera en 1762, et les derniers forçats huguenots sortent du bagne en 1775. En 1787, l’édit de tolérance permet aux protestants de retrouver un état civil et en 1789 la liberté religieuse est proclamée. À partir de 1795 et surtout 1801 (Concordat), les cultes sont organisés plus librement. C’est donc après des luttes acharnées et de multiples drames (massacres, conversions forcées, émigration lointaine...), que le protestantisme a finalement été admis en France, à côté du catholicisme. Et la loi de 1905 fut accueillie avec sérénité par l’ensemble des protestants de Franc
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