Résumé d’Atala

Bibliothèque nationale de France
Chactas cueille un chaste baiser sur les lèvres d’Atala
Atala de Chateaubriand a été abondamment illustrée, et même résumée en saynètes à la manière des images d’Épinal.
Une nuit, Atala, fille du chef, délivre Chactas. Ce dernier, passionnément amoureux, lui demande de le suivre au mépris des lois et des conventions.
« Ces mots attendrirent Atala. Ses larmes tombèrent dans la fontaine. « Ah ! repris-je avec vivacité, si votre cœur parlait comme le mien ! Le désert n’est-il pas libre ? Les forêts n’ont-elles point de replis où nous cacher ? Faut-il donc, pour être heureux, tant de choses aux enfants des cabanes ! Ô fille plus belle que le premier songe de l’époux ! Ô ma bien-aimée ! ose suivre mes pas. » Telles furent mes paroles. Atala me répondit d’une voix tendre : « Mon jeune ami, vous avez appris le langage des blancs, il est aisé de tromper une Indienne. » « Quoi ! m’écrirai-je, vous m’appelez votre jeune ami ! Ah ! si un pauvre esclave… » « Eh bien ! dit-elle, en se penchant sur moi, un pauvre esclave… » Je repris avec ardeur : « Qu’un baiser l’assure de ta foi ! » Atala écouta ma prière. Comme un faon semble pendre aux fleurs de lianes roses, qu’il saisit de sa langue délicate dans l’escarpement de la montagne, ainsi je restai suspendu aux lèvres de ma bien-aimée. »
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Au début du roman, le vieux chaman Chactas, devenu aveugle, confie à René, un Français recueilli par les Indiens, le récit tragique de sa jeunesse.

Atala délivre Chactas
Atala de Chateaubriand a été abondamment illustrée, et même résumée en saynètes à la manière des images d’Épinal.
Une nuit, Atala, fille du chef, propose au guerrier qui garde Chactas de partir à la chasse pendant qu’elle veille le prisonnier. Or elle le délivre et s’enfuit avec lui.
« Étrange contradiction du cœur de l’homme ! Moi qui avais tant désiré de dire les choses du mystère à celle que j’aimais déjà comme le soleil, maintenant interdit et confus, je crois que j’eusse préféré d’être jeté aux crocodiles de la fontaine, à me trouver seul ainsi avec Atala. La fille du désert était aussi troublée que son prisonnier ; nous gardions un profond silence ; les Génies de l’amour avaient dérobé nos paroles. Enfin, Atala, faisant un effort, dit ceci : Guerrier, vous êtes retenu bien faiblement ; vous pouvez aisément vous échapper. À ces mots, la hardiesse revint sur ma langue, je répondis : Faiblement retenu, ô femme… ! Je ne sus comment achever. Atala hésita quelques moments ; puis elle dit : Sauvez-vous. Et elle me détacha du tronc de l’arbre. »
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Les deux jeunes fugitifs tombent éperdument amoureux l’un de l’autre, mais à mesure qu’ils s’enfoncent dans les forêts de la Louisiane, Atala, qui semble peu à peu dépérir, refuse de se donner à Chactas. Elle lui parle de sa conversion à la foi chrétienne, et lui avoue être née des amours d’une Indienne avec un Espagnol, ce même Lopez qui avait secouru et adopté Chactas. Cette découverte les rapproche, au point qu’Atala semble sur le point de céder aux avances de son soupirant.

Atala panse la blessure de Chactas
Atala de Chateaubriand a été abondamment illustrée, et même résumée en saynètes à la manière des images d’Épinal.
Atala, fille du chef, délivre Chactas et s’enfuit avec lui. Commence alors un long périple dans la nature tour à tour hostile et enchanteresse de l’Amérique.
« Quand l’aurore se leva sur les Apalaches, nous étions déjà loin. Quelle fut ma félicité, lorsque je me trouvai encore une fois dans la solitude avec Atala, avec Atala ma libératrice, avec Atala qui se donnait à moi pour toujours ! Les paroles manquèrent à ma langue, je tombai à genoux, et je dis à la fille de Simaghan : « Les hommes sont bien peu de chose ; mais quand les Génies les visitent, alors ils ne sont rien du tout. Vous êtes un Génie, vous m’avez visité, et je ne puis parler devant vous. » Atala me tendit la main avec un sourire : « Il faut bien, dit-elle, que je vous suive, puisque vous ne voulez pas fuir sans moi. Cette nuit, j’ai séduit le jongleur par des présents, j’ai enivré vos bourreaux avec de l’essence de feu, et j’ai dû hasarder ma vie pour vous, puisque vous aviez donné la vôtre pour moi. Oui, jeune idolâtre, ajouta-t-elle avec un accent qui m’effraya, le sacrifice sera réciproque. »
Atala me remit les armes qu’elle avait eu soin d’apporter ; ensuite elle pansa ma blessure. En l’essuyant avec une feuille de papaya, elle la mouillait de ses larmes. « C’est un baume, lui dis-je, que tu répands sur ma plaie. » — « Je crains plutôt que ce ne soit un poison, répondit-elle. » Elle déchira un des voiles de son sein, dont elle fit une première compresse, qu’elle attacha avec une boucle de ses cheveux.
L’ivresse qui dure longtemps chez les Sauvages, et qui est pour eux une espèce de maladie, les empêcha sans doute de nous poursuivre durant les premières journées. S’ils nous cherchèrent ensuite, il est probable que ce fut du côté du couchant, persuadés que nous aurions essayé de nous rendre au Meschacebé ; mais nous avions pris notre route vers l’étoile immobile, en nous dirigeant sur la mousse du tronc des arbres. »
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Après une émouvante scène d’extrême-onction et de tristes funérailles, Chactas reprend la route à la recherche de sa tribu d’origine, non sans avoir promis de se convertir un jour au christianisme. Pour oublier la mort de sa bien-aimée, il passe le reste de sa vie à combattre et à voyager, finissant même par être reçu à la cour de Versailles.
Court roman d’amour au dénouement tragique, Atala connaît également un triste épilogue : le vieux Chactas, qui avoue ne s’être toujours pas fait baptisé, raconte à René la triste fin du père Aubry et de ses ouailles, torturés et brûlés par une tribu ennemie quelques années après la mort d’Atala.

La communion d’Atala
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