Lothaire Ier trônant

Dans certains manuscrits, différentes influences se conjuguent pour engendrer des compositions nouvelles. La circulation des manuscrits entre les établissements religieux et la mobilité des artistes professionnels expliquent ces échanges stylistiques d’un centre à l’autre. On retrouve par exemple des traits rémois dans la peinture de certains manuscrits, comme dans ces luxueux Évangiles de Lothaire enluminés à Tours par un artiste formé à Reims, particulièrement sensibles dans le style classicisant du portrait de l’empereur, le traitement des étoffes, réparties en larges plis concentriques, et la palette de couleurs variées et raffinées.
Ce manuscrit a reçu un cycle d’illustrations particulièrement somptueux, dû au Maître C, un artiste formé à Reims. Le cycle débute avec un portrait impérial de Lothaire Ier trônant entre deux gardes. Ce portrait, qui précède l’image du Christ en majesté, souligne le rôle joué par l’empereur comme garant de la Parole sacrée et illustre bien la symbiose qui s’est opérée à l’époque carolingienne entre les pouvoirs laïque et religieux.
Bibliothèque nationale de France
-
Date
9e siècle, 849-851
-
Lieu
Tours, abbaye Saint-Martin
-
Description technique
Peinture sur parchemin
-
Provenance
BnF, Manuscrits, Latin 266 fol. 1v
-
Lien permanent
ark:/12148/mm1212011496