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Le chiffre 616 dans l’Apocalypse

Codex Ephræmi Syri rescriptus
Le chiffre 616 dans l’Apocalypse
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Avec le Codex Vaticanus, le Codex Sinaiticus et le Codex Alexandrinus, le Codex Ephræmi forme le groupe des grands codex onciaux : quatre manuscrits écrits en grec, dans une graphie dite « onciale », en majuscules, et qui constituaient à l’origine des Bibles complètes (Ancien et Nouveau Testament). Bien qu’ils soient lacunaires, ces livres font partie des plus anciens exemples de mise par écrit du texte sacré, avec certains papyrus très fragmentaires et les rouleaux de la Mer Morte.

Le Codex Ephræmi, conservé à la Bibliothèque nationale de France, a été écrit au 5e siècle ; mais son papyrus a ensuite été lavé et réécrit au 13e siècle avec un texte entièrement différent : des traités grecs d’Éphrem le Syrien. Cela en fait un palimpeste. On voit aujourd’hui les deux textes superposés sur les pages, ce qui en rend la lecture difficile, d’autant que l’ordre des pages a été modifié au moment de la réécriture. Au 19e siècle, l’utilisation de produits chimiques destinés à améliorer sa lisibilité a causé d’importants dégats, qui donnent aux pages leur teinte bleue.

Sur ce feuillet, le texte inférieur est celui de l’Apocalypse, du verset XIII, 3 au chapitre XIV, 1. On lit à l’avant dernière ligne une variante par rapport au texte canonique de la Bible : le chiffre de la Bête, généralement donné comme « 666 », est ici de « 616 ». Cette variante se retrouve dans d’autres témoins anciens de l’Apocalypse, comme un papyrus retrouvé sur le site d’Oxyrhyncho, en Égypte, et les écrits d’Irénée.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    5e siècle (texte inférieur), 12e-13e siècle (texte supérieur)
     
  • Lieu
    Méditerranée orientale
     
  • Description technique
    Encre sur parchemin, 33 x 27 cm
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, Grec 9, fol. 192r

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmq56qwqsr18