Le manuel de Charles d'Orléans

La littérature dite « des problèmes d'échecs » prend son essor dès le 13e siècle. Un des premiers exemples en est un manuscrit florentin appelé Bonus socius, recueil qui associe parties d'échecs, de tables et de marelles et dont parurent à la fin du 14e siècle à la fois une adaptation française, probablement due à un clerc originaire du Hainaut, et une adaptation latine rédigée par Nicolas de Nicolaï, sans doute un juriste lombard. Ce manuscrit comporte des annotations de la main du duc Charles d'Orléans révélant en ce dernier un joueur d'échecs averti qui n'hésite pas à y risquer des sommes conséquentes. Les deux cent six parties évoquées sont classées selon le nombre de coups nécessaires pour obtenir le mat, soit entre deux et vingt. De fait, une écrasante majorité de parties ne dépassent pas les douze coups: il est clair qu'au Moyen Âge, la préférence va aux parties courtes, préférence sans doute induite par le faible rôle de la dame sur l'échiquier.
Nicolas apporte également un éclairage sur les règles d'alors (l' « assise lombarde »), suivant lesquelles, lors de son premier déplacement, le roi peut aller directement au centre de l'échiquier à condition de ne pas être en échec. Il se trouve ainsi très vite au centre de la mêlée, nouveau reflet du combat féodal.
Mots-clés
Bibliothèque nationale de France
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Date
14e siècle
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Description technique
28 x 20 cm
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Provenance
BnF, Manuscrits, latin 10286, f. 126
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Lien permanent
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