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Explorer le ciel et l’espace

Le Voyage dans la lune
Le Voyage dans la lune

Bibliothèque nationale de France

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En 1783, Pilâtre de Rozier est le premier homme à s’élever dans les airs grâce à sa montgolfière ; un exploit qui marque les esprits pour longtemps. Le ciel s’ouvre aux hommes, et derrière lui, l’espace, dans toute son immensité.

Un rêve de science-fiction

Les premiers hommes dans la lune
Les premiers hommes dans la lune |

Bibliothèque nationale de France

Au 19e siècle, les progrès techniques laissent entrevoir la possibilité concrète d’explorer un jour le ciel. Les premiers développements de la science-fiction naissante se confondent avec la prospective scientifique de l’époque, que propagent des romans très réalistes : De la Terre à la Lune (1865) de Jules Verne (1828-1905), Les Premiers Hommes dans la Lune de H.G. Wells (1901). C’est de ce dernier que s’inspire Georges Méliès pour son Voyage dans la Lune qui inaugure le genre du film de science-fiction. Celle-ci s’épanouit au 20e siècle avec les Chroniques martiennes (1950) de Ray Bradbury et 2001  Odyssée de l’espace (1968) de Arthur C. Clarke.

Les aventuriers de l’espace

De Cyrano à Neil Armstrong

De son côté, dès la fin du 19e siècle, le Russe Tsiolkovski, scientifique autant que philosophe, développe une « philosophie cosmique » imprégnée de matérialisme, mais aussi de mysticisme et de spiritisme et influencée par les idées de Rousseau. Dans Rêves de la Terre et du ciel (1895), il se révèle un ardent partisan, non seulement de l’exploration, mais aussi de la colonisation de l’espace.
L’idée des fusées revient sans doute à Savinien de Cyrano de Bergerac (Histoire comique contenant les États et empires de la Lune, 1657), qui imagine au 17e siècle un « chariot de fer fort léger » qui se propulse jusque à la Lune en étant attiré par un aimant. Les autres pionniers vivent quant à eux au début du 20e siècle : l’Américain Robert Hutchings Goddard (qui conçoit et réalise les premiers propulseurs par fusée), l’Allemand Herman Oberth et le Français Esnault-Pelterie.

« Le premier homme autour de la Terre »
« Le premier homme autour de la Terre »
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© Pravda / D.R.

Neil Armstrong sur la lune
Neil Armstrong sur la lune |

© NASA / Edwin E. Aldrin

C’est l’Union Soviétique qui est à l’origine du premier voyage spatial : le Spoutnik envoie ses premiers « bips » le 4 octobre 1957 et Youri Gagarine devient le 12 avril 1961, dans sa capsule Vostok, le premier homme dans l’espace.
Le 21 juillet 1969, l’Américain Neil Armstrong, premier homme à marcher sur la Lune, inaugure une ère nouvelle pour les habitants du ciel et, jusqu’en 1972, le programme Apollo emmènera de nombreux astronautes sur notre satellite.

Une vague d’enthousiasme pour l’espace   

Préparatif du télescope de l’observatoire de Greenwich pour observer la planète Mars
Préparatif du télescope de l’observatoire de Greenwich pour observer la planète Mars |

Bibliothèque nationale de France

Durant cette période d’enthousiasme, les progrès de la technique spatiale permettent d’envisager exploration et colonisation de l’espace, voyages vers des mondes extraterrestres. En 1947, le « Mars projekt » de Wernher Von Braun alors aux États-Unis, ne recule pas devant l’envoi de 10 vaisseaux et 70 astronautes vers la planète Mars ! Science-fiction et prospective des agences spatiales se disputent les projets de base lunaire, de station spatiale, de colonisation des astéroïdes... « L’exploitation économique de la Lune, des astéroïdes et de Mars sera le principal investissement du siècle prochain » déclare en 1986 Thomas O. Paine, ancien directeur de la NASA. Les stations spatiales deviennent le symbole du progrès et de l’avenir. Soyouz-4 et Soyouz-5, assemblés en 1969, en constituent le premier prototype expérimental. En 1971, trois hommes séjournent 23 jours dans Saliout-1, premier élément véritable de station spatiale, suivi par son homologue américain Skylab. Des projets ambitieux – MIR, FREEDOM – sont mis sur pied.

Nouvelles perspectives

Avec la fin de l’URSS et de la Guerre Froide, l’aventure spatiale connaît un moment de déclin dans les années 1990. L’utilité des stations spatiales et de l’envoi d’hommes dans l’espace ne font plus l’unanimité, tandis que la robotique fait des progrès considérables et laisse entrevoir une conquête spatiale dénuée d’humanité. L’enthousiasme est quelque peu retombé et les projets tournent au ralenti. Pourtant, les potentialités économiques de l’espace intéressent : compagnies privées, cabinets d’architectes et agences spatiales imaginent déjà la mise en place d’un tourisme spatial, tandis que la rentabilité d’une exploration automatique de l’espace est soigneusement évaluée. En 1996, l’U.S. Air Force estimait la valeur du contenu métallique d’un astéroïde autour de 100000 milliards de francs (15000 milliards d’euros).

La Station Spatiale Internationale (ISS)
La Station Spatiale Internationale (ISS) |

© NASA  / Roscosmos

Avec l’accroissement des rivalités diplomatiques et l’émergence des questions environnementales, la course à l’espace devient à nouveau un enjeu majeur dès la fin des années 2000. À côté des États qui, de plus en plus nombreux, lancent satellites et programmes spatiaux, des entreprises privées américaines, telles que Space X ou Blue Origin se lancent dans d’ambitieux programmes en collaboration ou non avec les agences nationales. Alors que la date de fin de vie de la Station Spatiale Internationale est régulièrement repoussée, la conquête de Mars est de plus en plus d’actualité.          

Provenance

Cet article a été publié à l’occasion de l'exposition « Figures du ciel » présentée à la Bibliothèque nationale de France en 1998.

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